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Le Strip à Las Vegas |

Las Vegas n'est longtemps que quelques hectares de prairie naturelle en plein milieu du désert. En 1829, des Mexicains

Aux
alentours de 1855, des fermiers mormons s'y installent. Ils
souhaitent en effet créer autour de Las Vegas un État « à eux ».
La région ne fait pas encore partie de l’État fédéral des
États-Unis. L’installation mormone est toutefois un échec, par
faute du manque d’eau disponible et du grand nombre d'attaque
qu'ils subissent de la part des Indiens. Les Mormons quittent les
lieux en 1957.
L’armée
américaine investit alors l’endroit pour y créer une base de
relais entre l’Est et l’Ouest des États-Unis en construisant, en
1864,le fort Baker. Une voie de chemin de fer "San Pedro, Los
Angeles & Salt Lake" traverse bientôt la ville qui se
développe peu à peu, mais qui reste un tout petit village.
Officiellement, le « village » de Las Vegas est fondé le 15 mai 1905 , puis acquiert le statut de « ville » le 16 mars 1911.
En 1911, sa population double : il y a seulement 3000 personnes , mais six ans auparvant, il n'y avait que quelques cow-boys.
Officiellement, le « village » de Las Vegas est fondé le 15 mai 1905 , puis acquiert le statut de « ville » le 16 mars 1911.
En 1911, sa population double : il y a seulement 3000 personnes , mais six ans auparvant, il n'y avait que quelques cow-boys.
Deux
événements contribuent au développement de la ville au début des
années 1930 : tout d'abord l'aménagement du barrage
Hoover (barrage sur le Colorado : le Lake Mead sera la plus grande retenue du monde), à une cinquantaine de kilomètres, puis la légalisation des jeux d'argent dans l'état du Nevada par un traité en 1931. Ces derniers avaient été interdits en 1909 et font entrevoir de nouvelles sources de revenus après la crise de 1929 et la Grande Dépression qui ont mis à mal les finances publiques. Les jeux d’argent furent alors vus comme un moyen intéressant et rapide de donner un nouvel élan à l’économie américaine qui manquait cruellement d’argent et d’emplois.
Hoover (barrage sur le Colorado : le Lake Mead sera la plus grande retenue du monde), à une cinquantaine de kilomètres, puis la légalisation des jeux d'argent dans l'état du Nevada par un traité en 1931. Ces derniers avaient été interdits en 1909 et font entrevoir de nouvelles sources de revenus après la crise de 1929 et la Grande Dépression qui ont mis à mal les finances publiques. Les jeux d’argent furent alors vus comme un moyen intéressant et rapide de donner un nouvel élan à l’économie américaine qui manquait cruellement d’argent et d’emplois.
C'est
donc le jeu qui va changer l'histoire de Las Vegas.
En
effet, l’avancée de cette ville au niveau environnemental,
culturel et démographique est due à l’apparition des casinos.
Mais
cette industrie agit également comme un aimant à corruption, et
« propriétaire de casino» devient alors synonyme de « parrain
de la mafia ».
En
effet, les principaux investisseurs sont des personnalités du crime
organisé dont on peut démarquer de grandes figures telles que les
mafieux Meyer Lansk et Bugsy Siegel, attirés par la possibilité de
blanchiment d’argent qu’offrent les casinos. Effectivement, dans
les années 1940 à 1970, la Mafia se retrouve à la tête de
millions de dollars, issus soit des caisses de retraites, soit de ses
trafics. Millions de dollars qu'il fallait blanchir et faire
fructifier. Ainsi en 1946, grâce à l'imagination de Siegel et
l'argent de la mafia, le casino « Le Flamingo » ouvre ces
portes. Celui-ci connaitra un début
difficile qui causera la mort de Bugsy Siegel en 1947 et pourtant il
donnera suite à de nombreux autres investissements et offrira,
quelques années plus tard, son ambiance unique à Las Vegas.
Ce
tournant peut en parti être expliqué par la chute de Batista,
le chef d’état cubain, en 1959. En effet, Cuba (région
des États-Unis la plus peuplée à cette époque) présentait
d'énormes avantages pour la mafia et ses casinos qui bénéficiaient
de la protection et de l’appui du gouvernement. Mais la révolution
castriste dirigée par Fidel
Castro marquera la fin de cette ère de
prospérité, et la Mafia devra
se rabattre sur Las Vegas.
Ce
lieu où prostitution, drogues, jeux d'argents et crimes organisés
règnent en masse, devint alors l’eldorado de tous bandits.
Bénéficiant du soutien d’institutions telles que le Commissariat à
l'énergie atomique, la CIA et jusque dans les plus hautes sphères
de l'État, l'industrie n'a jamais eu à craindre le pouvoir
américain. D’autres, comme le FBI, ont même entretenu une
« complicité » avec le crime organisé.
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Meyer Lansky |
Très
vite, Las Vegas atteint une notoriété mondiale et devient « Sin
City » ou la « Ville
du Péché ».
L’arrivée
du milliardaire Howard Hughes en 1966, va apporter un renouveau à la
ville. En effet, il développe un empire immobilier et modernise une
série de casino. Alors commence une époque reconnue comme plus
« raffinée », avec des hôtels luxueux et respectables.
Les plus grandes stars du moment commencent à se produire à Las
Vegas et la ville connait de 1966 à 1989, un boom touristique et
démographique impressionnant, doublant sa population, en moyenne,
tous les dix ans au cours de cette deuxième moitié de siècle. En
1980, elle est peuplée de 164 670 habitants et la mafia est
déjà moins présente.
Mais
c’est en 1989 qu’a lieu un tournant décisif. En effet les
autorités locales décident de diversifier la ville vers une
clientèle plus familiale. Le FBI mène une attaque à grande échelle
sur les intérêts de la mafia à Las Vegas et nettoie les casinos.
Ceux-ci sont revendus à des propriétaires légitimes et les mafieux
impliqués sont jugés et condamnés.
Les
casinos et attractions se multiplient et c’est alors que l'homme
d'affaires Steve Wynn ouvre la voie
des supers complexes hôtels–casinos avec la construction du
Mirage, le premier casino financé par Wall Street. Une station de
casino unique sur le Strip (voie principale
de Las Vegas) peut coûter un milliard de dollars de plus, et peut
inclure plusieurs hôtels de luxe, restaurants, centres
commerciaux
… La ville devint alors la plus attrayante du pays et tint sa place de première ville mondiale du jeu jusqu'en 2006.
Et
actuellement ?
Aujourd’hui Las
Vegas est la plus grande ville du Nevada et le siège du
comté de Clark. Sa croissance tourne autour de 5 % par an :
elle est la capitale économique de l'État. En effet, grâce à sa
métropole qui produit quelque 70 % des revenus de son l'État,
le PIB du Nevada s’élève à 110 158 millions de $ soit
0,9 % du PIB américain. Il se classe alors 35e sur
les 50 États. De plus, son chiffre de production par habitant est
supérieur à la moyenne nationale (36 842 $ / hab.),
s’élevant à 39 555 $ par habitant.
Ce
dynamisme durable s’explique par la forte augmentation de la
population qui peut être due au climat ensoleillé, au faible taux
de chômage (4,6 %), au coût raisonnable de la vie et à la
faiblesse des prélèvements fiscaux dans l’état du Nevada.
Actuellement
la commune compte environ 600.000 habitants et avec son
agglomération, 1.800.000. Ces chiffres sont le résultat d’une
augmentation de près de 83 % entre 1990 et 2000, une croissance
qui constitue un record national.
Mais
Las Vegas vit avant tout du tourisme. En effet, avec environ
trente-six millions de visiteurs par an, elle est la première ville
touristique au monde. Ce flot touristique projettera l’aéroport
international McCarran, premier point d’accès à la perle du
désert, au 10ème rang des aéroports les plus fréquentés au monde.
L’aéroport assume en effet 840 vols par jour en moyenne et plus de 40 millions de passagers chaque année. On le considère comme le septième aéroport nord-américain et le quinzième mondial.
L’aéroport assume en effet 840 vols par jour en moyenne et plus de 40 millions de passagers chaque année. On le considère comme le septième aéroport nord-américain et le quinzième mondial.
Les premiers facteurs de cet engouement sont les jeux d’argent, car la ville, fille des casinos, possède en effet 1200 établissements ayant une licence de jeu. Mais si les jeux représentaient 58,6 % des revenus de la ville en 1984, ils n’en représentent aujourd’hui plus que 36,4 %. Effectivement, d’autre secteur entre en compte et la ville laisse aujourd’hui plus de place à la restauration (15,8 % contre 11,4 %), aux divertissements (15 % contre 6,2 %) et tout particulièrement à l'hôtellerie (25,3 % contre 16,1 %). Celle-ci transforme Las Vegas en la première ville hôtelière du monde avec 120 000 à 130 000 chambres d'hôtel, 19 des 25 plus grands hôtels du monde.
Cette foule issue du monde entier est attirée par le rêve américain dont Las Vegas est le symbole.
Le Strip représente le centre névralgique de cet univers extravagant, et le boulevard principal de Las Vegas. S’étendant sur plus de 6 kilomètres, il porte les hôtels et casinos les plus récents, grands, luxueux et rivalisant d'extravagances. Une de ces particularités est leur architecture souvent à thème, tel que des décors de paris, de New York ou encore ceux d’un autre temps. Tout est mis en œuvre pour attirer les regards et amener à la dépense.
L’autre zone de concentration est le downtown. Mais celle-ci comprend des hôtels et casinos plus anciens et moins luxueux qui s’adaptent à une clientèle différente avec, par exemple, la possibilité de jouer avec des pièces de 5 voire 1 centime.
Mais que ce soit sur le Strip ou dans le Downtown, la ville mondiale du divertissement propose des spectacles allant de la magie à ceux appelés « totally nude live », en passant par des représentations plus « élégantes » tel que "Lido" ou "Folies Bergères".
La richesse des casinos leur permet aussi d’inviter les plus grandes vedettes du monde tel que Cher ou Céline Dion, et de faire signer des shows par des hommes comme Georges Lucas ou Steven Spielberg.
Les plus grandes stars ne font pas que passer à Las Vegas mais s’y mari. En effet, la ville est connue pour ses mariages faciles depuis sa création et permet de réaliser toute ces envies pourvu que l’on soit prêt à y mettre le prix. En plus des casinos, hotels et « tunel de l’amour », 50 chapelles de mariage sont distribuée dans la ville. Chaque année, plus de 120.000 couples sont mariés à Las Vegas soit près de 330 mariages par jours, dont ceux de celébrité tel que Elvis Presley et Priscilla, Bruce Willis et Demi Moore, ...
Mais cette abondance d’argent n’est pas que positive. Cette ville qui ne dort jamais est basée sur des limites et des libertés floues qui mènent à des extrêmes, des déboires. La Sin City ne quitte pas la conscience commune et est toujours très présente malgré le souhait des autorités d’y mettre fin.
En effet, on peut observer des contrastes dans son fonctionnement, comme par exemple l’accès très libre à l’alcool qui, même si la conduite en état d’ivresse est largement sanctionnée, reste l’une des causes les plus fréquentes d'accident à Las Vegas. La cigarette est tout à fait tolérée. La prostitution, interdite à Las Vegas ne l’est pas pour autant dans des Etats voisins, ce qui pose encore une ambiguïté. De plus, sur le Strip particulièrement, on ne peut manquer la diffusion de services pour adultes qui envahissent le boulevard et vont à l’encontre de son image familiale. Car en effet, malgré tout, Las Vegas reste une ville dont la notoriété tient de son aspect en dehors des règles et « sans limites ».